Jean-Claude Lacroix

Jean-Claude Lacroix, né en 1932, a connu la guerre étant enfant et l’a raconté dans l’annuaire des anciens élèves du Collège Jérôme de Vesoul. Il a connu la libération par les américains et, avec eux, le jazz, qu’il a pratiqué avec passion.
A la fin de ses études secondaires à Vesoul, il suit pendant un an des cours aux Beaux-Arts de Besançon, en section Arts Déco, puis étudie pendant deux ans la photographie à l’Ecole nationale de la rue Vaugirard (école qui deviendra par la suite : Ecole Louis Lumière, dont Jean-jacques Annaud fut, entre autres, un des élèves). Après 18 mois de service à Belfort et un an en Kabylie, il intégre la société de production musicale Pathé-Marconi ( aujourd’hui EMI) en qualité de concepteur -réalisateur des pochettes de disques.
Son parcours professionnel le conduit ensuite au sein des départements publicité de grandes entreprises et il termine sa carrière comme consultant en communication. Cet itinéraire singulier, fait d’art, de poésie, d’amitié et de musique, amène Jean-Claude Lacroix à revenir dans sa Franche-Comté natale pour y retrouver ses racines.
C’est l’homme des images, qu’il n’a jamais cessé d’être, qui vous invite à partager s découverte d’un monde oublié : Le Paris des années 50.
Gaëlle Galdin
René Barsot
Le travail du Tireur argentique
Depuis quelques jours déjà, je regarde ce négatif. Peut-être est-ce lui qui me regarde. Il raconte une histoire. Image inscrite sur un presque carré d’acétate translucide. Fragile. Précieuse de ses 70 ans.
Jean-Claude, en 1954, a capturé le 1/125° de cette seconde devenue éternelle. « En ce temps là, on ne déclenchait qu’une seule fois » .
Un rectangle presque transparent, tout en blanc et en noir, comme une partition musicale. Après plus de 40 années de pratique, je déchiffre rapidement ces valeurs inversées.
Un parc, des hommes assis, des nuages lourds. Certes. Mais que raconte vraiment cette image ?
L’acte photographique demande fatalement une interprétation. Mettre « sa patte » de tireur mais sans trahir l’intention de l’auteur. Ecouter … Ecouter encore ce qu’il me confie avec une mémoire sans faille, sur l’histoire de ce cliché.
Dans le noir du laboratoire, à peine éclairé par une lampe rouge, étoile discrète guidant chacun de mes gestes, j’installe le négatif dans le passe-vue de l’agrandisseur, bricolé pour l’occasion, compte-tenu d’un format peu conforme. Un soufflet de cuir pour faire la mise au point. L’image est projetée sur le plateau. Format 30/40cm.
Je deviens musicien, assis comme devant un piano.
Temps de pose ? Grade du papier ? Diaphragme ? A moins qu’il s’agisse de choisir entre gamme mineure ou majeure. Modérato ou allégretto…
Je glisse une bande de papier sensible sous les lames du margeur. Un premier essai. Trente-cinq secondes plus tard, je la plonge dans le bain révélateur. Deux minutes. Puis petit tour dans le bain d’arrêt avant de terminer dans le fixateur. Là, je peux allumer la lumière blanche pour enfin découvrir l’image en positif. A coup sûr, il manque de la densité et un brin de contraste. Il me faudra faire quatre ou cinq essais avant de lancer le tirage définitif. A nouveau dans l’obscurité, je fais danser mes mains sous l’agrandisseur pour attraper ou ajouter de la lumière, dans un rapport avec elle devenu sensuel, selon qu’une zone est trop claire ou trop foncée.
L’espace d’un instant, je me sens magicien, soucieux que mes tours de passe-passe ne soient pas trop visibles aux yeux des spectateurs.
Mais le plus beau cadeau est le sourire pudique et discret de Jean-Claude, comme celui d’un éternel enfant retrouvant sa petite boite en fer alors oubliée dans un coin de grenier, pleine des bouts de vie de son Paris des années 50…
Bravo l’artiste et surtout, continue à nous « parler d’un temps que les moins de 70 ans ne peuvent pas connaitre »…René BARSOT. Avril 2023


René Barsot
Photographie
Développement et tirage argentique
Photographie numérique
Dessinateur
Musicien Jazz Manouche
Contact
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25 320 Busy, France
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Minotaurus Jazz Quartet qui a animé le vernissage du 11 juin 2023
Le vernissage de « Retour sur les années cinquante» sera agrémenté d’un concert donné par la formation Minotaurus Jazz Quartet, un groupe de jazz manouche qui rendra hommage à Django Reinhardt, figure incontournable de cette décennie, à l’occasion du septantième anniversaire de sa mort.
Cette formation est placée sous la direction du guitariste Tobias Kirshmeier, grand spécialiste de Django. Il sera accompagné du violoniste Johannes Blumenröther qui, après avoir fait carrière comme premier violon de l’Orchestre symphonique de Fribourg, s’oriente vers le jazz comme une gourmandise.
L’accompagnement est assuré par Hervé Depoire à la guitare et Alain Quai à la contrebasse. Tous deux assurent une rythmique dont la rigueur et le swing puissant et jubilatoire soutiennent efficacement les mélodistes.
Leur répertoire, puisé dans les standards du Quintette du Hot Club de France dont Django Reinhardt et Stéphane Grappelli étaient les éléments phares, s’enrichit d’œuvres plus personnelles qui fleurent bon les musiques d’Europe Centrale.
Jean-Claude LACROIX, grand amateur de jazz et lui-même musicien a tenu à avoir le Minotaurus Jazz Quartet à ses côtés pour ce vernissage qui, rappelons le, exposera des photographies de Paris des années 50 ainsi qu’un choix de pochettes de disques dont il a été le concepteur.
